Quelle tristesse de voir cette carte du Burkina Faso désormais entièrement teintée de rouge…
Le gouvernement français nous déconseille formellement de retourner au Burkina Faso, et malheureusement la situation ne risque pas de changer sous peu…
C’est à distance que nous allons essayer de continuer de venir en aide à la ville de Ouahigouya que notre association parraine depuis 2008 et où nous cultivons de la spiruline et distribuons des repas contenant de cette petite cyanobactérie très nutritive quotidiennement depuis déjà 15 ans dans deux écoles primaires.
À ce jour près de 2500 enfants reçoivent un repas quotidien grâce à notre association, dans une zone du nord du pays particulièrement affectée par les menaces. Grâce à notre équipe de locaux, nos actions se poursuivent pour le moment, et nous espérons que ça pourra être le cas le plus longtemps possible, mais comment le garantir sans pouvoir continuer d’y aller régulièrement et avec un tel climat de terreur dans le pays ?
Il nous a toujours semblé indispensable de se rendre sur place au moins une fois par an, mais continuerons nous de le faire au risque de mettre en danger nos vies ? Nous pensons qu’il est pour l’instant plus prudent de ne pas prendre ce risque, à notre plus grand désarroi.
Nous sommes tellement attachés à ce pays, à la ville de Ouahigouya, à notre équipe de locaux, aux écoles et aux élèves que nous parrainons… Et nous sommes tellement inquiets pour eux…
Dire que le « Burkina Faso », qui veut littéralement dire « le Pays des Hommes Intègres », était « fut un temps » l’un des pays les plus pacifiques d’Afrique…
Le voilà assailli à la fois par des attaques djihadistes qui s’intensifient depuis 5 ans, et par les assauts de sa propre armée dirigée par un chef d’Etat autoproclamé à la tête du pays depuis un putsch militaire qui a eu lieu en septembre 2022… Le tout dans l’indifférence générale au niveau international.
Cet article dans le journal LE MONDE, le récit d’une journaliste française récemment expulsée, résume bien tristement la situation : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/21/j-aimais-le-burkina-faso-la-force-et-la-resilience-de-ses-habitants-la-lettre-de-sophie-douce-journaliste-expulsee-du-pays_6170416_3212.html